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Description de la formation

« Leçons de leadership : comment la justice pénale aborde la prévention des atrocités de masse »

La formation intitulée « Leçons de leadership : comment la justice pénale aborde la prévention des atrocités de masse » s’appuiera sur des études de cas issus de la Shoah ou d’événements plus récents. S’inspirant des meilleures pratiques mises en place dans la prévention des atrocités de masse, elle permettra d’analyser la manière dont les spécialistes de la justice pénale — tant au niveau de la direction qu’à celui du commandement — peuvent encadrer une unité ou une institution à travers le prisme de la prévention des atrocités. Soit l’étude des points suivants : compréhension des différentes catégories d’atrocités de masse ; détection des risques, des signes d’alerte et des éléments déclencheurs d’atrocités de masse ; connaissance des mesures à prendre pour atténuer ou diminuer les risques ; participation à un large éventail de processus et de réformes de justice transitionnelle afin d’attribuer les responsabilités des violences passées et éviter qu’elles se reproduisent.

Le Guide sur la justice pénale et la prévention des atrocités de masse complète ce programme d’études et sert de texte de base aux modules du programme.

Consulter les modules du cours en anglais

Consulter les modules du cours en français

Durée

La formation comporte neuf modules et dure entre sept et neuf heures (selon si les exercices facultatifs sont proposés ou non). Les formateurs et formatrices ont le choix de proposer la totalité des cours ou bien de sélectionner des modules en fonction des besoins de leur public. 

Participant·e·s

La formation s’adresse à diverses professions de la justice pénale, par exemple des représentants des forces de l’ordre ou de la magistrature (juges, avocats, etc.), à des échelons intermédiaires ou supérieurs de la hiérarchie. La mixité de parcours professionnels peut contribuer à décloisonner les disciplines et à encourager la discussion. Il est cependant possible de n’offrir certains modules, voire l’ensemble de la formation, qu’à une seule profession.

L’inscription à la formation requiert le soutien et l’adhésion des supérieurs hiérarchiques de chacun·e des participant·e·s. Il est recommandé aux responsables de la formation d’établir un partenariat avec des chef·fe·s de police, des juges en chef ou d’autres hauts fonctionnaires au sein de l’institution concernée, et de leur présenter le contenu de la formation. L’objectif de cette démarche est double : (1) pour les participant·e·s, elle permet de souligner l’importance de la formation et le fait que celle-ci constitue une priorité pour leur direction ; et (2) d’encourager une culture institutionnelle qui accueille favorablement l’échange qu’offre la formation entre collègues et qui souscrive à la mise en pratique des mesures de prévention acquises lors des séances de formation.

Le personnel de formation pourra éventuellement inviter les responsables hiérarchiques à prononcer un discours d’ouverture au début de la formation, encourageant ainsi la mise en œuvre des partenariats recherchés. Dans certains cas, les participant·e·s n’auront pas reçu l’aval de leur hiérarchie, ou bien celle ci sera partagée quant à la formation. Les formateurs et formatrices devront alors se montrer sensibles aux susceptibilités liées à de possibles répercussions sur les participant·e·s qui suivent la formation ou bien qui tentent par la suite de mettre en pratique leurs acquis.

Cadre de la formation

Il est possible qu’occasionnellement, les formateurs et formatrices se heurtent à des résistances de la part des spécialistes ou des responsables institutionnels vis-à-vis de l’idée de suivre une formation sur les atrocités de masse. Il est donc conseillé, au moment de définir le cadre de la formation, de souligner la place accordée au leadership dans ce programme et de souligner le rôle important que les hauts responsables des institutions judiciaires pénales peuvent jouer dès lors qu’il s’agit d’identifier des tendances plus générales au sein de la société, de sensibiliser la population et d’œuvrer pour la prévention. De plus, il peut être intéressant de faire remarquer que les risques en matière d’atrocité de masse existent à divers degrés partout dans le monde, et donc qu’ils ne sont pas propres au pays des participant·e·s. La formation « Leçons de leadership » bénéficie de décennies de programmation pédagogique organisée par le Musée et destinée aux forces de l’ordre, aux juges et à d’autres professions au sein des États-Unis, ainsi qu’aux forces armées, tant aux États-Unis qu’ailleurs. Tous ces individus jouent un rôle capital avant, pendant et après la survenue d’atrocités de masse.

Dans les pays qui ont récemment connu des atrocités de masse, il peut arriver que les participant·e·s travaillent dans des institutions en relation avec les auteurs de crimes, voire qu’ils ou elles appartiennent à des communautés victimes de violences. Les responsables de la formation doivent en être conscients et, au moment de présenter le programme, pourront éventuellement mentionner leur propre parcours et leurs liens personnels avec les atrocités de masse. Cela permettra aux autres membres du groupe de témoigner de leur relation personnelle avec ce qui est évoqué.

Il est possible que, pour certains participant·e·s, les changements abordés semblent hors d’atteinte ou trop importants. La formation vise à valoriser ou à renforcer le fait que chacun·e est un leader à même d’apporter des changements, si minimes soient-ils, dans sa sphère d’influence ou son domaine de responsabilité, de manière à prévenir la survenue des atrocités.

Contenu pouvant heurter 

Les modules de la formation « Leçons de leadership » contiennent des images et des textes qui peuvent heurter, notamment par une représentation explicite de violences. Il est recommandé aux responsables de la formation d’en avertir les participant·e·s avant le visionnage de clips vidéo, de photos ou de descriptions choquantes qui peuvent être pénibles à regarder — surtout pour ceux et celles qui vivent au sein des communautés touchées. Les modules ont été délibérément conçus autour des voix de rescapés et des communautés victimes d’atrocités. Celles-ci permettent de compenser les contenus visuels difficiles et de mettre l’accent sur le côté humain de la situation. Ces témoignages font partie intégrante de la formation.

Langue de la formation

Le contenu de la formation est proposé en anglais et en français, mais les formateurs et formatrices pourront éventuellement les traduire pour les participant·e·s qui ne maîtrisent ni l’un ni l’autre.

Lieu de la formation

Les sessions de formation sont conçues pour être suivies en personne sur une ou deux journées, mais la formation peut éventuellement être adaptée à un environnement virtuel.

Préparation des formateurs et formatrices

Le Guide sur la justice pénale et la prévention des atrocités de masse offre un cadre fondamental et des exemples pour étayer le contenu de ce cours et l’élaboration d’autres programmes de prévention.

Avant de démarrer les modules, il est recommandé aux formateurs et formatrices de chercher à connaître les pays d’origine des participant·e·s afin d’éclairer la conversation au fil de la formation. Ils pourront par exemple s’informer grâce aux ressources suivantes :

  • Le site Early Warning Project du Musée (en anglais) permet la recherche d’informations sur un pays présentant un risque d’atrocité de masse.

  • Le site du département d’État des États-Unis (US Department of State) propose des informations générales et des profils de pays (en anglais).

  • Dans la mesure du possible, les formateurs et formatrices seront disposé·e·s à faire des recherches sur les lois et les traités en vigueur en matière de prévention des atrocités de masse dans les pays des participant·e·s. Ou bien, s’ils enseignent l’option A (étude des discours dangereux) du Module 5 , ils pourront se documenter sur la législation sur les discours dangereux en vigueur dans les pays concernés.

Enseigner l’histoire de la Shoah exige d’être doté d’une grande sensibilité et d’une conscience aiguë de la complexité du sujet. Les formateurs et formatrices trouveront un guide pédagogique à ce sujet sur le site du Musée (en anglais).

Cette page est également disponible en anglais.